(A 20 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Le Domaine Neumeyer à Molsheim lance son premier millésime totalement bio.
De la vigne à la cave, le blanc se met au vert…
Brut de décoffrage
Cette dégustation au tonneau au goût très charpenté sensibilise indéniablement la dizaine de professionnels (cavistes, restaurateurs) invités par Gérard Neumeyer à découvrir le Millésime 2012 labellisé « bio » (c’est une première). L’intégralité des 16 ha de ce domaine molshémien verse désormais dans l’écologique. Un changement qui se vérifiera dans 10 jours environ avec la sortie des premières bouteilles de Muscat et de Pinot Blanc.
La culture raisonnée des raisins s’est faite conformément à l’habituel cahier des charges imposant 3 années transitoires de conversion. Rien d’extraordinaire de ce point de vue-là. On reste dans ce phénomène en vogue de retour à la terre : « Pas d’herbicides », « vendanges à la main », rappelle Gabrielle Neumeyer, « première dame » de l’exploitation. Et avec une petite pensée pour « l’arrière-grand-père et son cheval », forcément plus respectueux du sol que n’importe quel engin de labour.
Mais l’originalité « maison » se trouve plutôt en cave. Car outre un raisin bio – qui au passage et comme ailleurs nécessite plus de main d’œuvre et génère moins de rendement – Gérard Neumeyer s’est également engagé dans un processus de vinification « bio ». Chose légalement possible depuis 2012 et qui dans le cas présent « repose essentiellement sur une nette baisse en additifs chimiques du type dioxyde de soufre ». Moins de soufre pour un nouveau souffle en quelque sorte.
Le bio c’est un petit plus pour se protéger soi-même
En sus du retour aux sources, cette conversion au bio, pour Gérard Neumeyer obéit aussi à une logique toujours sanitaire mais plus personnelle : « Le bio c’est également un petit plus pour se protéger soi-même », soutient l’exploitant en faisant référence à des soucis de santé diagnostiqués chez des viticulteurs et visiblement liés à l’usage de produits nocifs dans les vignes.
Notre vigneron en est bien conscient, tout comme Jérôme et Marie, ses enfants qui reprendront le domaine l’an prochain.
D’après D.G. publié le 17 mars dans les Dernières Nouvelles d’Alsace