(A 30 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
À Barr, la Folie Marco, grande demeure construite au XVIIIe siècle, mène tambour battant sa programmation estivale. La petite équipe qui s’occupe du musée n’a de cesse de vouloir réinventer le lieu et de le mettre en valeur.
« Bienvenue à la Folie Marco ». Un groupe d’une quarantaine de personnes se presse dans la petite cour du château. Un homme et une femme d’une soixantaine d’années les invitent à entrer dans le hall. Ces deux retraités bénévoles jouent les guides d’un jour à travers les salons et chambres de ce petit palais. Une partie du groupe grimpe à l’étage. Tandis que la guide raconte l’histoire des lieux, les visiteurs découvrent au milieu de la pièce et du mobilier d’époque une singulière table de plastique jaune.
Mélange des genres
La Folie Marco, appelée ainsi à cause de son architecture extravagante, est la demeure construite et habitée par le bailli Marco entre 1763 et 1772. Les lieux passeront de mains en mains avant de devenir la propriété des frères Henri et Gustave Schwartz, fervents collectionneurs de mobilier. Armoires, literie et chaises du XVIIe , XVIIIe et XIXe investissent l’espace à chaque étage. Léguée à la ville de Barr par les deux hommes, la Folie est devenue un musée en 1964, soit près de 200 ans après sa construction. Un « cadeau » pas forcément évident à gérer : « C’est beaucoup d’entretien, entre les murs, les meubles anciens, le jardin… ça a été un peu difficile à assumer pour la ville, au début », reconnaît Thierry Jambu, président du musée et adjoint au maire. Mais pour vivre, le musée a appris à se réinventer. À l’occasion des 30 ans du fonds régional d’art contemporain (FRAC), des œuvres pour le moins surprenantes sont venues s’ajouter au décor, jusqu’à la fin du mois de juin. Côté réactions, surprise et scepticisme ont côtoyé un franc enthousiasme. Certains visiteurs reconnaissaient même être venus, non pas pour la visite du château, mais pour l’exposition du FRAC. Mais ce jour-là, au sein du groupe de retraités, l’heure était plutôt à l’incompréhension.
Un espace d’exposition
Ouvert au public de mai à octobre, le musée profite de la saison estivale pour proposer à ces quelque 5 000 visiteurs annuels un certain nombre d’événements. L’exposition du FRAC a aujourd’hui laissé sa place aux œuvres du peintre allemand Lothar von Seebach, considéré comme le père de l’impressionnisme en Alsace. En parallèle, une exposition sur les jeux de société anciens a investi l’une des dépendances du château . En octobre, une série de conférences viendra éclairer les visiteurs sur l’identité et l’histoire des habitants successifs du château. Et en décembre s’ouvrira une exposition dédiée au dessinateur Tomi Ungerer et ses sœurs. Un programme bien chargé, donc, pour ce musée qui, bien que modeste, impulse à la ville de Barr un véritable dynamisme.