(A 30 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Le centre d’interprétation du patrimoine (CIP) consacre un espace au patrimoine religieux dans la Seigneurie. On y trouve des pistes pour comprendre et avoir envie d’explorer le riche héritage des cultes catholiques, protestants et juifs. L’une de ces pistes mène vers l’abbatiale d’Andlau qui héberge en son sein de vrais trésors comme celui que l’impératrice Eugénie a donné à la paroisse d’Andlau
Relancer le pèlerinage de sainte Richarde
Monseigneur André Raess, évêque de Strasbourg dès 1841, avait à cœur de restaurer la piété populaire en Alsace. Relancer le pèlerinage de sainte Richarde devait en être l’un des moyens et le curé Deharbe (de 1846 à 1865) s’était vu confier cette mission à Andlau. Historien, collectionneur et restaurateur, il s’était employé à remettre en état l’abbatiale et à lui rendre son lustre. Dans le cadre de cet ambitieux projet, il avait eu la bonne idée de solliciter le soutien de la pieuse impératrice Eugénie en lui faisant parvenir, en particulier, une relique de sainte Richarde. Sensible à cette attention, l’impératrice lui fit parvenir en retour le somptueux cadeau en lui demandant « d’adresser des prières au ciel pour Elle-même, pour l’Empereur et pour S.A. le Prince Impérial ».
L’usure du temps ayant fait son œuvre, ces objets sacrés avaient bien souffert.
Deux ans de travail
Classés « monument historique », ces ornements sacerdotaux furent restaurés par les soins de Judith Gauvin, conservateur-restaurateur d’œuvres textiles à Strasbourg. Après deux années de travail et pour un coût de 9 358,70 €, ils retrouvèrent leur place dans la sacristie de l’abbatiale d’Andlau le 12 novembre 2013.
Jean-Luc Lorber, curé doyen à Andlau, ouvre la porte sécurisée de la sacristie. La température et l’hygrométrie y sont contrôlées. D’un tiroir du chasublier en bois, il extrait avec précaution les ornements restaurés, emballés dans du papier de soie. « Ils sont les témoins d’une histoire, d’un savoir-faire et surtout de la foi et de la piété de ceux qui les avaient réalisés et acquis. »
Pour cette raison, Jean-Luc Lorber pense qu’ils « doivent être conservés dans les sacristies de nos églises sous la bienveillante protection des personnes conscientes de leur valeur. Ces objets ne sont pas des œuvres de musée et ne peuvent être exposés que de façon temporaire, lors d’une fête ou lors d’une journée de sensibilisation au patrimoine. » Les tiroirs cachent également d’autres trésors hérités de l’âge d’or du curé Deharbe.