(A 20 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Dimanche, le temple de Rothau fêtera ses 150 ans. Petite leçon d’Histoire.
Chef-lieu du Ban de la Roche, Rothau est la plus ancienne paroisse du consistoire. Jusqu’en 1618, son pasteur desservait tous les villages de la Seigneurie. L’ancienne église de Rothau est astreinte au simultanéum à partir de 1725 jusqu’en 1863. A partir de 1855, sous les directives du pasteur Buhlmann et du curé Lamy, on parle sérieusement de faire cesser le simultanéum qui ne manquait pas d’inconvénients malgré les bonnes relations interconfessionnelles.
« Le bâtiment cesse d’appartenir à l’architecte »
En 1860, la paroisse protestante donne son accord pour la construction d’un nouvel édifice et cède l’ancienne église intégralement à la paroisse catholique.
La première pierre fut posée le 13 mai 1862. L’architecte Louis-Michel Boltz assuma gratuitement l’étude du projet et la direction des travaux. L’inauguration du temple eut lieu le 2 août 1863.
Les personnalités responsables avaient jugé le plan raisonnable. La situation du terrain au bord de la grande route, en position surélevée, au centre de la commune, loin du bruit du marché, vis-à-vis de l’école communale et de la mairie était parfaitement convenable. C’était il y a 150 ans.
Le plan de l’édifice était adapté aux besoins du culte : le grand développement des tribunes assure beaucoup de place, deux fois plus que dans l’ancienne église. Le temple est une des rares églises en France à être construite en forme d’hémicycle avec façade surélevée en guise de clocher.
Le paiement de la construction fut assuré respectivement par des subventions de l’Etat, de la commune, la paroisse catholique suite à l’abandon de l’usage de l’ancienne église, de collectes à Rothau et en Alsace. Grâce à Gustave Steinheil (1818-1906) alors maire de Rothau et député des Vosges, la réalisation s’est effectuée sans problème majeures. Lors de l’inauguration, il a dit que : « Le bâtiment cesse d’appartenir à l’architecte qui l’élève, à la communauté qui en fait les frais, pour ne plus être qu’un lieu de prière et d’adoration ».
En 1867, les facteurs d’orgues Stiehr-Mockers installent un orgue avec un clavier pédalier. L’instrument fut successivement réparé en 1886 par Louis Mockers, en 1926 par Franz Kriess, en 1959 par Ernest Muhleisen et en 1988 par Gaillart-Aubertin.
Le 3 juin 1995 furent inaugurés les vitraux réalisés par Serge Ziolkowsky, artiste peintre et verrier d’art de Saâles. La fête du centenaire du temple fut célébrée le 6 octobre 1963. Elle fut présidée par Marc Boegner (1881-1971) président de la fédération protestante de France, membre de l’académie française et neveu de Tommy Fallot.
D’après un article paru le 28 juin 2013 dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.