(A 25 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Certes, on retrouvait les incontournables : le beffroi, l’hôtel de ville, les remparts. Mais la visite guidée de la vieille ville proposée dimanche apportait également un soupçon de malice rafraîchissant.
Fenêtre de la commère
Evidemment Obernai en regorge d’histoires. On peut citer le cœur en tuile au sommet du toit de l’ancienne épicerie Piatti, symbole de la présence d’une fille à marier dans la maison. Ou encore le pilori des bavardes, visible sur un mur de l’église surmontée du beffroi. Les pipelettes pouvaient être accrochées au crochet une heure à une demi-journée. Question bavardages et curiosité, il semble que l’on aimait ça à Obernai. Il n’y a qu’à observer l‘oriel – balcon avancé sur la façade – au-dessus de la BNP ou les fenêtres placées juste à l’angle de certaines maisons, au-dessus du Crédit Mutuel et du magasin Votre santé par exemple. Ces « fenêtres de la commère », dixit Maria Veneziano, permettaient d’observer place et rue du Marché sans forcément être vu…
Autre anecdote intéressante, celle concernant la fontaine Sainte-Odile, sur la place du Marché. « Elle a été réalisée en 1903-1904 à la fin des travaux d’adduction d’eau, rappelle la guide. Obernai a été précurseur dans le confort moderne : la cité a eu l’eau courante au robinet avant Paris ! »
Après l’évocation de Monseigneur Freppel, un des ardents défenseurs de l’Alsace française, la balade s’est achevée par la présentation de l’église Saints-Pierre-et-Paul, « unique en son genre ». Cette église moderne construite à partir des trois types de grès alsaciens (jaune, gris, rose) possède deux grands clochers… sans cloches. Mieux encore, elle est la seule église catholique d’Alsace à ne pas être orientée dans le bon sens : elle est dirigée dans le sens nord-sud et non est-ouest, en raison de l’emplacement du cimetière. Enfin, y pénétrer équivaut à… marcher sur l’eau, l’Ehn coulant sous le transept et le chœur !