(A 30 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Avec les Sentiers des racines et des rêves, mis en place par la comcom du pays de Barr-Bernstein, le visiteur est invité à découvrir et dessiner le patrimoine, en se baladant à pied ou à vélo. Le projet, qui s’inscrit dans le cadre du 60e anniversaire de la route des vins d’Alsace, était présenté samedi à Mittelbergheim à une soixantaine de journalistes en visite dans la région.
Les Sentiers des racines et des rêves, eux, vont un peu à contresens de cette tendance. Et font le pari de proposer, dans un monde où tout va très vite, de ralentir. De partir se promener sans écran, avec pour seuls outils un carnet, un crayon et une gomme. D’ouvrir grand les yeux sur ce paysage que l’on finit par ne plus voir tant l’on se presse.
« En dessinant, on va plus loin »
L’initiative est menée par la comcom du pays de Barr-Bernstein, qui a remporté un appel à projets lancé par la Région Alsace, dans le cadre du 60e anniversaire de la route des vins. « L’idée était de proposer un projet innovant sur un sentier viticole reliant plusieurs communes », détaille Étienne Jund, agent de développement à la comcom.
La thématique artistique n’a pas été retenue par hasard : « Nous sommes partis d’une forte culture régionale de l’illustration, représentée par Hansi ou encore Tomi Ungerer. »
Le projet a été monté en partenariat avec l’entreprise Randocroquis, spécialisée dans l’enseignement du dessin au cours d’une randonnée, et l’ONF, qui a mis en place du mobilier adapté : des tables accompagnées de fiches de conseils sur le dessin.
Une quinzaine de sentiers à venir
Pour démarrer, cinq circuits seront accessibles d’ici l’été : trois à pied et deux à vélo de 14 et de 17 km, qui chemineront par six communes. À terme, il devrait y en avoir une quinzaine sur le territoire de Barr-Bernstein, certains suivant des parcours déjà existants, comme à Reichsfeld, Valff, Blienschwiller, Barr, Dambach-la-Ville ou au Hohwald.
Celui de Mittelbergheim, présenté samedi à une soixantaine de journalistes européens en visite dans la région, permet aux viticulteurs de mettre en valeur le grand cru du Zotzenberg.
Le visiteur pourra opter pour des itinéraires plus ou moins longs et plus ou moins pentus, à pied ou à vélo, avec la possibilité de louer des vélos à assistance électrique à l’office de tourisme. La balade pourra se faire en individuel, ou accompagné par un artiste. Plusieurs illustrateurs seront mobilisés au cours de l’été — une fois par semaine de juillet à septembre — pour dispenser leurs conseils et leurs techniques, sans pour autant donner un cours de dessin.
Car l’idée est de laisser à chacun le loisir de représenter ce qui l’entoure à son rythme. « Les gens pourront se poser, prendre le temps. Le meilleur moyen d’observer, c’est de dessiner, car ça oblige à regarder plusieurs fois, à repérer les détails. En dessinant, on va plus loin », ajoute encore Étienne Jund.
Nul besoin d’avoir un bon coup de crayon pour participer. Le projet est ouvert à tous : petits et grands, débutants ou amateurs de dessin, touristes comme locaux. Différentes techniques pourront être utilisées.
La seule condition pour venir est de laisser ses soucis, son stress et autres contrariétés en bas du vignoble. Celui-ci accepte volontiers d’être observé et croqué, mais pas d’être bousculé.
