(à 15 minutes de l’Ermitage du Rebberg)
Le séjour d’un empereur et de sa suite exigeait encore d’autres dépenses que celles de sa réception et de son hébergement !
La ville se met en quatre pour l’accueillir dignement
De Strasbourg, l’empereur se rend à Bâle. En route, il s’arrête à Fribourg en Brisgau, où le prince Maximilien manque d’être victime de son goût pour la mode : une de ses longues chaussures, une « poulaine », se prend dans une roue et il s’en faut de peu que le pied ne suive ! Après Bâle, on se met en route pour Metz, non sans faire halte à Colmar, Obernai et Saverne.
Une halte de courte durée : arrivé à Obernai le 21 septembre, l’empereur repartira le lendemain. Cela va sans dire que la ville se met en quatre pour l’accueillir dignement ! La tradition obernoise place ici une anecdote (parfois aussi située au cours d’une autre visite impériale) fort probablement légendaire. L’empereur aurait loué devant un des bourgmestres le vin qu’on venait de lui servir au cours du banquet et son interlocuteur lui aurait répondu : « Sire, j’en conviens, ce vin est bon. Toutefois, nous en avons du meilleur, mais nous le gardons pour le boire nous-mêmes. » Frédéric aurait alors, en riant, offert au bourgmestre ses pistolets incrustés d’argent en lui disant : « Si vous trouvez quelqu’un de plus mal dégrossi que vous encore, vous les lui donnerez ! » D’où le nom de « Pistolenwein » attribué à un vin obernois.
Des cadeaux ? Ce sont surtout les visiteurs qui en ont reçu. À Frédéric et à Maximilien, respectivement 50 et 40 gulden, ainsi que deux hanaps en argent, sans compter deux foudres de vin blanc et 22 mesures de rouge. N’oublions pas le fourrage pour les chevaux. Les membres de la suite impériale également se sont fait gâter : même les cuisiniers et les musiciens de Sa Majesté ! Et les dépenses ne s’arrêtent pas avec le départ de la noble compagnie : les chevaux d’attelage qui l’accompagneront à Saverne sont ceux de la ville.
Si la venue de l’empereur était, certes, un honneur pour la ville, gageons que le Magistrat et les bourgeois préféraient que cet honneur ne se reproduise pas trop fréquemment !
D’après Marie-Thérèse Fischer, publié le 03/04/2013 dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.